INTERVIEW – Loïc Lamperier : « Le niveau international ? Un cran au-dessus. »

Loïc Lampérier (attaquant, Rouen) est un de ces hockeyeurs que le grand public sera amené à revoir dans les années à venir. À 26 ans, l’un des cadres du Rouen Hockey Elite 76, aussi international français, aborde la suite de la saison avec ambition, autant avec son club qu’en sélection nationale.

Le grand public sera amené à revoir dans les années à venir. À 26 ans, Loïc Lampérier est l’un des cadre du Rouen Hockey Elite 76 et international français aborde la suite de la saison avec ambition, autant avec son club qu’en sélection nationale. Qualifiés en quarts de finale des play-offs de la Ligue Magnus (5e en saison régulière), les Dragons de Rouen ont déjà remporté trois titres (Trophée des Champions, Coupe de France et Continental Cup) et pourraient terminer la saison avec un impressionnant quadruplé. Loïc Lampérier, meilleur espoir de la Ligue Magnus en 2011, revient sur l’actualité du championnat, mais également sur sa conception de l’équipe de France, dont il est « très fier de porter le maillot », alors que se profilent les Mondiaux de Saint-Pétersbourg en mai, les qualifications olympiques en septembre et les Mondiaux 2017 organisés en France et en Allemagne.

Vous êtes en quarts de finale des play-offs de la Ligue Magnus avec votre club, le Rouen Hockey Elite 76, vous affrontez les Brûleurs de Loups de Grenoble et menez 3-1 dans la série de 7 rencontres. Vous devrez aller chercher la victoire décisive ce samedi 27 février en Isère, comment abordez-vous cette rencontre ?

On les a déjà battus deux fois la semaine dernière, il n’y a donc aucune raison de ne pas reproduire le même type de match. Après, ils restent sur une victoire, ils sont dans une dynamique positive. On devra vraiment attaquer ce match du bon côté samedi, avec l’intensité et la concentration qu’il faut.

Vous aviez déjà rencontré les Grenoblois en finale de la Coupe de France, à l’AccorHotels Arena,  le 3 janvier dernier (victoire 4-2 des Dragons de Rouen). Que faudra-t-il faire pour les vaincre samedi ?

Il faudra profiter des supériorités numériques. On a vu que depuis le début de la série, à chaque match, c’est l’équipe qui met le plus de buts en power play qui gagne la rencontre. On a été très efficaces sur les trois premières rencontres contre eux, mais c’est vrai qu’hier [mercredi 25 février] on a manqué d’efficacité puisqu’on a eu pas mal d’opportunités, sans pour autant les convertir.

Vous aviez été éliminés à ce stade des play-offs la saison dernière face aux Gamyo d’Epinal (3-1), que faut-il faire cette année pour passer le cap des quarts de finale ? Y-a-t-il des choses que l’on doit absolument faire ou éviter de faire ?

A ce niveau-là, ce sont vraiment les détails qui jouent. Il faut être très concentré, faire toutes les petites choses. Les passes doivent être appuyées sur la crosse, il faut jouer avec la bonne intensité, tout le temps, ne pas avoir de sautes de concentration. C’est vraiment l’addition de plein de détails qui fait que tu gagnes ou que tu perds. La preuve, l’année dernière, contre Epinal, on perd deux fois aux penalties et une fois en prolongation. La série était finie. Les équipes sont tellement proches à ce niveau de la compétition que n’importe quel élément peut faire la différence.

©R. Artiges - L'Equipe

Loïc Lampérier concentré avec les Dragons de Rouen avant d’entamer la première rencontre de la Continental Cup. © R. Artiges – L’Equipe

« Les grosses échéances à venir avec les Bleus,
c’est stimulant pour tout le monde. »

Peut-on dire que le RHE 76 a progressé depuis l’arrivée de Fabrice Lhenry (ancien gardien des Dragons de Rouen et de l’Equipe de France) au poste d’entraîneur cette saison ?

C’est compliqué de répondre parce que chaque coach apporte son lot d’expériences et sa vision du jeu, donc on apprend un peu de tout le monde. C’est sûr que Fab’ a une grosse expérience internationale et nationale, il a plus de 20 ans d’expérience en équipe de France, il a dû participer à 3 ou 4 olympiades (NDLR : 4 participations avec l’équipe de France en 1992, 1994, 1998 et 2002), faire au moins une dizaine de Championnats du monde, donc c’est sûr que ça apporte et que c’est stimulant.

Personnellement, vous portez le maillot de l’équipe de France depuis 6 ans, est-ce une fierté pour vous ?

Bien sûr, c’est une grande fierté de porter ce maillot, d’avoir la chance de participer à des compétitions internationales et de pouvoir représenter la France.

Que ressentez-vous à l’idée de recevoir les Mondiaux en France et en Allemagne en 2017 ? Est-ce que c’est une motivation supplémentaire pour vous ou un ajout de pression ?

Je pense qu’effectivement, ça motive pas mal de joueurs français à gagner leur place en sélection. Il y a de grosses échéances qui arrivent, avec les Mondiaux de Saint-Pétersbourg qui arrivent en mai (du 6 au 22), il y a le Tournoi de qualification olympique (pour les JO d’Hiver 2018 de Pyeongchang, en Corée du Sud) en septembre (du 1er au 4), les Mondiaux 2017 en France et en Allemagne, et peut-être, on l’espère, les Jeux en 2018. Ça fait beaucoup d’échéances importantes, donc ouais, c’est stimulant pour tout le monde.

©P.Lahalle - L'Equipe

Malgré un doublé face à la Slovénie au tournoi d’Innsbruck (Autriche) en février 2016, Loïc Lampérier (au centre) n’a pas pu empêcher les Bleus de s’incliner 4-3. ©Grosclaude – L’Equipe

« Vivre les Jeux en France,
ça serait quelque chose d’unique. »

Qu’est-ce l’équipe de France vous apporte ? Peut-on dire que jouer en sélection vous fait progresser ou nivelle votre niveau de jeu par le haut ?

Ah oui, bien sûr, quand tu joues au niveau international, c’est un cran au-dessus, comme dans tous les sports. Tu joues contre les meilleurs du monde. Là par exemple, au Mondial l’année dernière (qui a eu lieu du 1er au 17 mai 2015 à Prague), on a joué contre Sidney Crosby (CAN, centre) qui est reconnu comme étant l’un des meilleurs joueurs de la planète. Donc c’est sûr que de jouer à ce niveau-là, contre ce type de joueur, ça te permet de progresser et de voir la marge qui existe encore entre ces joueurs et toi.

Pour rester sur le thème de la France, la candidature de Paris pour les Jeux Olympiques 2024 est lancée. Êtes-vous plutôt dans le camp de ceux qui soutiennent cette candidature  ?

Je le vis plus comme spectateur puisque je ne vais pas y participer directement. Je trouve ça cool que la France soit capable d’organiser les Jeux Olympiques, que notre pays puisse donner la chance aux Français de pouvoir assister à ce type d’événements. Après j’ai un regard « tout public », mais oui, bien sûr, ça serait une bonne chose.

La ville d’Annecy a échoué dans sa candidature pour l’organisation des Jeux Olympiques d’Hiver de 2018 (finalement attribués à Pyeongchang en Corée du Sud), tout comme Paris avait perdu en 2005 face à Londres pour l’obtention des JO d’été de 2012. Seriez-vous prêt à soutenir une nouvelle candidature française pour les prochains JO d’Hiver ?

Je pense qu’on serait tous prêts à cela. Vivre les Jeux Olympiques, ça doit être incroyable, alors les vivre en France, ce serait quelque chose d’unique…

EN VIDEO – La victoire des Dragons de Rouen 4-2 à Grenoble lors du match 1 des quarts de finale des play-offs de Ligue Magnus.

Thibault KARMALY

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